Lorsque j'ai quitté mes camarades de stage, j'ai rejoint
le departement du Val de Marne afin d'y faire mes premiers pas de
chien de patrouille. Je me suis installé dans mon
nouveau boxe avec une niche toute neuve puis on m'a présenté
mon nouveau maître : Daniel ( pas tout jeune celui là
).
J'ai fait connaissance avec mes
nouveaux compagnons de chenil. Cela n'a pas été
toujours facile les premières rencontres, il fallait que
je leur montre qui j'étais !!!! Mon nouveau
conducteur était patient ( c'était
la période de familiarisation ) et je n'avais
pas trop la téte à
travailler. D'autant plus qu'il fallait tout recommencer et là
en plus, je montais dans une voiture pour aller me promener tous les
jours. C'est ce que je croyais, au début tout du
moins. On m'a présenté
deux copains de boulot avec qui je patrouillais Ninja
le berger allemand et Ollaf un berger belge malinois
comme moi.
Puis j'ai découvert
la civilisation avec toutes ces choses nouvelles et
bruyantes, puis tous ces êtres étranges
et ces lieux bizarres. Que de travail en perspective. Et mon
conducteur qui commençait à
me donner des ordres. Les premiers moments d'étonnements
passés, j'avais pris go�t
à ce changement et surtout j'avais fait
connaissance avec de nouveaux méchants.
Il y en avait partout, cela me plaisait bien. Parfois les journées
et les nuits étaient longues dans cette voiture
au coffre un peu trop étroit, et pas question de
dormir, toujours vigilant au cas où !!!!!
Daniel m'a présenté
mon second maître. ,Cyril, oh là
là comme il est grand. Lui aussi au début
était trés gentil. On
faisait de grandes ballades et il a voulu que je l'accompagne
aussi en voiture, sûrement pour chercher
encore des méchants. Mes deux maîtres
semblaient bien se connaître car j'avais
remarqué que lorsque je faisais des bétises ils en parlaient ensemble et
généralement à l'entrainement suivant, il fallait mieux que
je file droit.
Je n'aimais pas trop l'obéissance,
le plat qu'ils disaient. Je devais faire plein de trucs rien que pour
leur faire plaisir. Et que je te rappelle au coup de sifflet, et que
je dois aller en avant, puis je dois faire des positions à
distance, rapporter un objet, faire des sauts, escalader une
palissade, ne pas toucher le bon morceau de viande que l'on me
jetait, ... une vraie vie de chien !
Ce que je préférais,
c'était les entrainements
aux cas concrets ; cela ressemblait beaucoup à
ce que je faisais lorsque j'étais en patrouille.
Je me promenais en voiture avec mon maître et
soudain un méchant se sauvait en
courant pour que mon maître ne puisse pas
l'attraper. On m'avait appris à sortir de la
voiture par les fenétres et je courais trés
vite derriére le fuyard. Notre rencontre était
souvent brutale, une bonne percussion avec la museliére
et je le gardais au ferme en attendant mon maître
( mais qu'est ce qu'il est long à venir, cela
doit étre l'âge sûrement
! ). J'avais aussi le droit de mordre sur le bonhomme en toile, je
faisais des faces, des fuyantes, des gardes au ferme. Je prenais
souvent des coups de bambou, ou alors il se défendait
avec plein d'artifices. Lors des explorations, il fallait que je
découvre où il était
caché et là, je lui
apprenais à vouloir se dissimuler. D'autres
fois, c'est lui qui nous agressait en sortant d'une cachette, mais le
pauvre ne semblait pas avoir compris qu'avec mes maîtres,
nous étions les plus forts.
Demandez donc Stéphane,
notre homme d'attaque !!!! Montre nous tes bras !!! ( Sur la
photo, il rigole mais quelques instants plus tard, je peux vous
dire qu'il avait changé d'attitude. ) Et
depuis peu, il y a Frédéric
dit Félicien, un nouveau qui vient goûter
à mes crocs. Enfin tous ces exercices sont
bien préparés et il faut
mieux que je respecte les ordres de mes conducteurs, car eux
manifestement ils n'ont pas peur de ma dentition.
C'est sur,
certains reprochent à mes conducteurs nos
entraînements qui peuvent sembler vouloir
développer une certaine méchanceté
mais je suis un chien de travail, pas de compagnie.
Ma
premiére mission est d'assurer la sécurité
de mes maîtres en intervention. On veut
également leur faire croire que je suis un peu
agressif envers mes congénéres,
mais je ne veux qu'affirmer mon statut social dans la meute. Enfin
!!!!!!!! Voici six années déjà que je travaille,( bien me semble t-il, hein Cyril ??? ), mais jamais
assez selon mes conducteurs. Tout est tellement varié
et inattendu que je dois encore et toujours apprendre et sans cesse
répéter les
exercices. Quelques blessures pour l'instant mais seulement lors
des entraînements. Quelques chaudes
interventions aussi, mais c'est mon boulot.
Je ne peux pas me plaindre, je suis nourri, logé,
soigné. Je ne suis jamais seul. Je ne regrette
pas la vie de chien que je méne. Encore quelques
années avant la retraite vers l'âge
de 7 ou 8 ans mais en attendant je suis toujours prêt. Note
du webmaster : Otar est parti en retraite â
l'âge de 7 ans le 09 Mars 2007. Retrouvez
l'hommage à Otar >>> ICI