Bonjour,
je suis un chien mâle de race berger belge malinois de
couleur fauve charbonné. Je réponds au nom de Otar du
Domaine du Tuquet et suis âgé de 8 ans.
Vers l'âge d'un an environ, je me suis retrouvé avec plein de
copains dans un chenil au Centre National de Formation des
Unités Cynophiles à Cannes-Ecluse ( 77).
Après avoir subi une série de tests ( sociabilité, résistance aux
coups de feu et de bâton, épreuve de mordant ), j'ai fait un
stage de 3 mois où l'on m'a appris à devenir un chien de
travail spécialisé dans la patrouille.
Cela
n'était pas évident car le dresseur Jean Marc me demandait
beaucoup de choses en même temps : la suite au pied avec et
sans laisse, le rappel, les positions. Je ne pensais qu'à
jouer, c'était plus agréable. Il me demandait même de
rester tout seul pendant une minute pendant qu'il allait se
cacher et je n'avais pas le droit d'aller voir ce qu'il
faisait.
Lorsque je travaillais bien, il me donnait des récompenses : gâteaux,
sucreries,....Mais de temps en temps, je me faisais gronder et
j'étais le pire des clébards, la honte du chenil. Je me
faisais tout petit malgré ma taille !!!
Il faut dire qu'il voulait me faire sauter des obstacles très
hauts, alors qu'il était plus facile de passer à côté.
Puis,
un matin, j'ai rencontré un gros bonhomme en toile qui était
très méchant. Il me menaçait avec son baton et tirait des
coups de feu en l'air. Même pas peur. Le dresseur m'a dit
d'aller le mordre, je ne me suis pas fait prier. Je devais lui
faire très mal car il n'arrêtait pas de hurler.
Puis le dresseur m'a dit de le lâcher. Pourquoi puisqu'il était méchant?
Mais j'ai du me résigner et le laisser partir, de toute façon,
je l'avais repéré et la prochaine fois....
Il y eut une prochaine fois et même plusieurs rencontres dans
des endroits très variés et inattendus, chaque fois je
devais aller le mordre, puis sur ordre, le lâcher et le
garder au ferme afin qu'il ne prenne la fuite.
Pendant
sa conduite, j'étais très vigilant et dès qu'il voulait se
sauver ( des fois même avant ) je lui mettais un coup de
dents. Je ne le quittais pas des yeux, j'aimais ces exercices,
je me défoulais et la séparation était très dure.
Le dresseur m'a alors mis une muselière et je devais essayer
d'attraper d'autres méchants, mais impossible de les mordre,
le truc en cuir sur le museau me gênait. J'ai bien tenté de l'enlever mais
impossible c'était bien serré. Alors j'ai du faire preuve
d'imagination et on m'a montré que je pouvais aller percuter
très fort les vilains et lorsqu'ils étaient à terre, je me
servais quelquefois de mes griffes. J'étais très satisfait
lorsque je rattrapais un fuyard, je savais maintenant comment
le neutraliser sans que la muselière me gêne.
Au bout des 3 mois de formation, nous avons refait tous ces
exercices devant des inconnus qui prenaient des notes et
commentaient le travail accompli. Jean Marc était un peu
tendu, moi pas trop. Le soir, j'ai eu droit à une double
ration de nourriture et Jean Marc était très content. Nous avions réussi
notre examen : j'étais diplômé chien de patrouille et Jean
Marc venait d'obtenir son diplôme de dresseur.